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Créations Castille
21 avril 2011

Jeudi Saint

JEUDI SAINT

Le lavement des pieds

"Faites ceci en mémoire de moi"

Matthieu, Marc et Luc racontent que Jésus et ses disciples, sans dire combien, ont célébré ensemble la fête des "Pains sans levain" qu’on appelle Pâque. L’une des plus grandes fêtes que les juifs, contemporains de Jésus, venaient célébrer à Jérusalem. Elle avait lieu au printemps et commémorait la sortie d’Egypte. Au moment de la Pâque, les juifs étaient tenus de faire disparaître de leur maison toute trace de pain levé et de ne consommer pendant une semaine que des pains non levés. D’où, l’expression : les jours des pains sans levain.

Pour le repas pascal, qui était un repas familial, on sacrifiait un agneau qui était consommé au cours du repas familial. Les trois premiers évangiles décrivent le dernier repas de Jésus comme étant un repas pascal. Saint Paul en parle aussi. Mais de toute manière, il n’y était pas.

Jean, par contre, n’y fait pas allusion. Il ne parle pas du geste et du signe du pain et du vin, mais il raconte et nous lègue un autre signe, un autre geste, celui du lavement des pieds. Probablement réalisé au cours d’un autre repas. Car le quatrième évangile fait ressortir que la mort de Jésus a coïncidé avec le sacrifice de l’agneau pascal.

Pourquoi Jean raconte-t-il le signe du lavement des pieds et non pas celui du pain et du vin ? Ce choix a, semble-t-il été motivé par une urgence ressentie dans l’Eglise à la fin du premier siècle, des risques de magie. La célébration eucharistique risquait de devenir un simple rite, détaché d’une pratique cohérente de l’Agapè, c’est-à-dire l’amour et le service. Car c’est là précisément sa signification : donner sa vie pour ses frères et sœurs.

L’évangéliste veut ainsi réactualiser le message de l’Eucharistie en rappelant qu’elle ne peut pas être un simple rite, mais un service réciproque, un don de la vie pour les autres, un amour jusqu’à la fin. Pour Jean, le signe de l’autel, le sacrement de l’autel, doit toujours être interprété et vécu comme le sacrement du frère. Autrement dit, pain rompu, vin offert et service concret quotidien envers le "frère", sont les deux faces de la participation au mystère pascal. Donc, jamais l’une sans l’autre.

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