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Créations Castille
21 avril 2011

Triduum Pascal

Triduum pascal

Introduction au Triduum pascal

Les chrétiens des premiers siècles ne célébraient le mystère pascal que la nuit de Pâques. Il s’agit de la célébration du "passage" du Christ par la mort, pour déboucher dans la véritable Vie. Ce qui représente exactement la loi fondamentale de notre vie chrétienne, qui est à la fois mort et vie, y compris dans son déroulement quotidien. Il faut, en effet, constamment passer par la mort du renoncement pour pardonner, par exemple, pour rendre service, pour secourir, pour s’engager, pour dialoguer, pour reconnaître ses erreurs ou ses fautes, pour fréquenter l’Evangile, se rassembler en communauté, en Eglise, pour faire corps, etc.

Au départ, Pâques se célébrait à la date de la Pâque juive. Pâques devient fête chrétienne au IIe siècle. Et on célèbre son mystère pendant 50 jours. D’où, plus tard, la fête de la Pentecôte. Pentecostè, c’est-à-dire cinquantième. Pâques, c’était le "grand dimanche" pendant 49 jours de Pentecôte. Il en sera ainsi jusqu’au IVe siècle.

Les changements datent du Ve siècle : Résurrection, Ascension, Pentecôte (comme 50e jour). Puis, à la même époque, le triduum des trois journées du Christ : crucifié, enseveli, ressuscité. Ce qui deviendra le "sommet de l’année liturgique". La Semaine Sainte ou Triduum pascal, dira-t-on à partir de 1969. Mais, en séparant, on va mettre en péril la synthèse, l’harmonie, le tout. Le mystère total va donc être fragmenté, avec le risque de souligner un aspect au détriment de l’ensemble.

Au moyen âge, par exemple, qui fut une période de violences, de guerres impitoyables, d’épidémies de peste ou de choléra, la Semaine Sainte fut appelée "La Semaine Peineuse", tellement l’accent était mis sur la souffrance, les larmes, la compassion affective, en laissant bien dans l’ombre les aspects positifs et même victorieux de la souffrance.

Or, la participation aux célébrations liturgiques ne consiste pas à se remémorer des faits passés, dans une atmosphère émotionnelle ou d’affectivité spirituelle, mais bien pour célébrer un mystère qui s’exprime et s’incarne aujourd’hui. Autrement dit, quelle est l’actualité de la Parole prophétique de Jésus ? Quelle est l’actualité des signes qu’il nous a laissés dans le lavement des pieds et la fraction du pain ? Quelle est l’actualité de sa Passion et de sa Crucifixion, puis celle de sa victoire sur la mort ?

Comment y croyons-nous vraiment et quelles en sont les incidences, les conséquences dans nos vies d’hommes et de femmes d’aujourd’hui, qui sont confrontés à des réalités, des difficultés, dont certaines sont tout à fait propres à notre temps ?

Il nous faut donc interroger l’Ecriture, comme Jésus l’a fait. Interroger Jésus lui-même sur la signification des oppositions qu’il a rencontrées, interroger l’actualité contemporaine, pour y déceler des traces de son message, de ses échecs, de ses signes de mort et de résurrection, sans oublier que Jésus lui-même a éprouvé une sorte de rébellion intime contre ce qu’il appelait la volonté de son Père. Et qu’il a même souhaité que cette "heure" d’angoisse, de peur et de menace, passe loin de lui.

La première qualité de l’être chrétien, c’est son authentique humanité, comme l’écrivait Teilhard de Chardin en 1936 : "Si le chrétien n’est pas en pleine sympathie avec le monde naissant, s’il n’éprouve pas en lui-même les aspirations et les anxiétés du monde moderne (...), il continuera à s’effrayer et à condamner presque indistinctement toute nouveauté, sans discerner parmi les souillures et les maux les efforts sacrés d’une naissance."

"Dieu ne s’absente jamais de l’être humain". Ou, comme l’écrivait une religieuse dominicaine moraliste : Le "silence sonore" de Dieu ne s’absente jamais. (La Croix 17 avril 2000).

lu sur Parole du dimanche

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