Dimanche 27 septembre
Evangile de Jésus Christ selon saint Marc (9, 38-48)
Jean, l’un des douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu
quelqu’un chasser les esprits mauvais en ton nom ; nous avons voulu
l’en empêcher, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus
répondit : « Ne l’empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon
nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est
pas contre nous est pour nous. Et celui qui vous donnera un verre d’eau
au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne
restera pas sans récompense.
Celui qui entraînera la chute d’un seul de ces petits qui croient en
moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules
que tournent les ânes, et qu’on les jette à la mer. Et si ta main
t’entraîne au péché, coupe-la. Il vaut mieux entrer manchot dans la vie
éternelle que d’être jeté avec tes deux mains dans la géhenne, là où le
feu ne s’éteint pas. Si ton pied t’entraîne au péché, coupe-le. Il vaut
mieux entrer estropié dans la vie éternelle que d’être jeté avec tes
deux pieds dans la géhenne. Si ton oeil t’entraîne au péché,
arrache-le. Il vaut mieux entrer borgne dans le Royaume de Dieu que
d’être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne, là où le ver ne meurt
pas et où le feu ne s’éteint pas. »
Pistes de réflexion
« Jean, l’un des douze » Au début de l’évangile (Mc
3, 13-19) Jésus choisit ses disciples et les appelle par leur nom. Il
est probable que les douze sont assez fiers de faire partie de l’élite
à qui Jésus a donné le pouvoir de chasser les démons. Jean est choqué
(peut-être un peu jaloux ?) de voir qu’un inconnu chasse les esprits
mauvais au nom de Jésus. Il a un réflexe d’exclusion, par peur que
d’autres prennent sa place et par orgueil, conscient de son rang auprès
de Jésus.
« Ne l’empêchez pas » La réponse de Jésus est un
ordre. Jésus ne cherche pas à savoir qui est cet inconnu, il a des vues
plus larges que celles de ses disciples. Pourvu que les miracles soient
faits au nom de Jésus (l’expression est répétée puis reprise une
troisième fois « au nom de votre appartenance au Christ. ») Cela montre
combien Jésus fait confiance à chacun de ses enfants.
« Celui qui entraînera la chute d’un seul de ces petits qui croient en moi … »
Cette parole résonne comme la menace d’une mère vis-à-vis de ceux qui
pourraient faire du mal à ses enfants. Jésus non seulement nous fait
confiance mais nous protège. De quoi nous protège-t-il ? De tout ce qui
nous fait chuter. Nous pensons spontanément à des personnes qui ont une
mauvaise influence sur nous, qui nous poussent à pécher.
« Et si ta main t’entraîne au péché…, ton pied... , ton œil … »
Jésus emploie une métaphore qui nous fait comprendre que les tentations
ne viennent pas forcément de l’extérieur mais qu’elles peuvent venir du
dedans de nous. La frontière entre le bien et le mal traverse le cœur
de chacun de nous. Si l’on veut préférer le Royaume de Dieu à tout le
reste, il faut décider de se séparer de certaines habitudes, de
certaines activités, parfois de certaines personnes.
Attention, cela risque de faire mal sur le coup, mais c’est parfois
nécessaire au bonheur éternel que Jésus désire pour nous.
« dans la géhenne, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. »
La géhenne est le nom d’un ravin qui entoure la ville de Jérusalem. On
y brûlait des détritus, et il devait sa sinistre réputation au fait
qu’il avait été également le lieu où l’on sacrifiait des enfants (au
temps des rois Achaz et Manassé au VIII° siècle avant Jésus-Christ).
Cette pratique était totalement désapprouvée par les prophètes, si bien
que la géhenne était devenue le symbole de l’horreur absolue.
Chaque enfant peut imaginer qu’il a une paire de ciseaux dans les mains
et en faisant son examen de conscience, réfléchit à ce qu’il pourrait
couper : une tendance à ne pas partager, des paroles de médisance, des
habitudes de mensonge …
On peut encourager les enfants qui se sont déjà confessés à se préparer
à recevoir le sacrement de réconciliation à la lumière de cet évangile.
Source : « L’intelligence des Ecritures », MN Thabut, ed. Soceval