Au ciné ce soir...
Des hommes & des dieux
voilà le plan ciné entre amis ...
un film qui nous invite à réfléchir, à relativiser
à repenser à des mots que nous cathos nous aimons utiliser
comme
Abandon
Sacrifice
Simplicité
Humble
Pauvres parmi les pauvres
Don de soi
...
un film à voir
Magnifique !
un article intéressant à ce sujet sur La Croix
18/05/2010 17:34
Avec « Des hommes et des dieux », très belle évocation de la vie des moines de Tibhirine, le cinéaste français signe une œuvre magistrale
Mardi 18 mai, Xavier Beauvois, l’auteur de Nord, N’oublie pas que tu vas mourir, Selon Matthieu et Le Petit lieutenant, présentait en compétition officielle Des hommes et des dieux.
Une évocation magnifique de la vie des moines de Tibhirine, en Algérie, dans les trois années qui précédèrent l’enlèvement et la mort de sept d’entre eux, en 1996. Une œuvre tragique et lumineuse, sobre et lente, baignée de tonalités douces et des couleurs pâles de l’hiver dans l’Atlas, superbement photographié par la chef opératrice Caroline Champetier.
Voilà donc l’existence paisible de huit moines, peu à peu confrontés à la violence, démunis et horrifiés, mais résolus, à la suite du prieur Christian de Chergé, à ne pas renoncer à l’appel qui avait dessiné leurs vies, celles de religieux catholiques vivant leur engagement en terre d’islam.
Au rythme de la vie monastique, restituée avec précision grâce aux conseils d’Henry Quinson, entre travaux manuels et repas, célébrations, prière et recueillement, le film révèle l’esprit de la communauté de Tibhirine et livre peu à peu l’objet de sa quête. Cherche à s’approcher du mystère de ces hommes de foi, prévenus des dangers et incités au départ, jetés dans le doute (Faut-il s’éloigner ? Faut-il rester ?), intérieurement ébranlés et amenés à entrevoir la possibilité d’un martyre qu’ils n’ont pas recherché.
Croyant ou non, chaque spectateur semblait touché mardi par la force universelle de ce message d’amour, porté par huit comédiens véritablement habités par leur rôle, autour de Lambert Wilson dans celui du prieur et du formidable Michael Lonsdale en Frère Luc, médecin aux 150 consultations par jour.
Lors de la conférence de presse qui suivit – au cours de laquelle Étienne Comar et Lambert Wilson recommandèrent La-Croix.com à qui désirerait disposer de tous les éléments sur le drame et ses prolongements – Xavier Beauvois a précisé que le film, tourné au Maroc, s’était fait « en état de grâce ». Les comédiens, eux, évoquaient le lien qui les unit encore. On imagine mal que le jury ne soit pas, comme le petit peuple du festival, emmené par cette œuvre singulière et puissante.
Arnaud SCHWARTZ