dimanche 7 décembre

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Luc (3, 1-6)
L’an 15 du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode, prince de Galilée, son frère Philippe, prince du pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias, prince d’Abilène, les grands prêtres étant Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean fils de Zacharie. 
Il parcourut toute la région du Jourdain ; il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre du prophète Isaïe :
« à travers le désert, une voie crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplanies ; et tout homme verra le salut de Dieu. »

Pistes de réflexion
Luc commence par indiquer avec précision les dates, lieux, personnages politiques et religieux. Cette façon de planter le décor annonce un évènement de première importance.
« L’an 15 du règne de l’empereur Tibère » Tibère était un empereur romain, et la Judée, c’est-à-dire la région de Jérusalem, une province annexée par Rome. Le récit se situe en l’an 27 ou 28 après JC.
« Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée » La Judée étant une province particulièrement difficile à gouverner, Rome y a nommé un gouverneur réputé pour sa sévérité, plutôt d’un roi issu du pays comme pour les autres provinces.
« Hérode, prince de Galilée » Il s’agit d’Hérode Antipas, qui a succédé à son père Hérode le grand. Ce dernier était au pouvoir au moment de la naissance de Jésus. 
Pilate et Hérode joueront tous les deux un rôle trois ans plus tard lors du procès de Jésus.
« les grands prêtres étant Anne et Caïphe » En réalité il n’y avait qu’un grand prêtre qui servait le Temple de Jérusalem. Anne l’a été de l’an 6 à 15, et son gendre Caïphe de l’an 18 à 36.
« la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean fils de Zacharie. » Jean était fils de prêtre donc prêtre lui-même (en ce temps là on était prêtre de père en fils), mais il faisait parti d’un mouvement dissident par rapport au Temple de Jérusalem. Il prônait un retour aux sources et prêchait dans le désert. On ne l’appelle pas encore Jean le Baptiste car cet épisode se situe avant le baptême de Jésus. L’expression « la parole de Dieu fut adressée » est la même que celle employée pour l’appel des prophètes de l’Ancien Testament. Jean est le dernier prophète, c’est le personnage charnière entre les deux testaments. Luc raconte un peu plus haut sa naissance miraculeuse : rappelez-vous, c’est l’enfant unique qu’Elisabeth, la cousine de Marie, a eu dans sa vieillesse. Cela nous rappelle plusieurs enfants du miracle qui ont tous joué un grand rôle dans l’édification du peuple d’Israël : Isaac, Joseph, Samuel …
« il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés » Comme beaucoup de prophètes qui l’ont précédé, Jean prêche la conversion. Le baptême existait avant le baptême chrétien, mais c’était un baptême de conversion et non pas un baptême dans l’Esprit Saint.
« comme il est écrit dans le livre du prophète Isaïe » Le livre d’Isaïe rassemble les écrits de trois prophètes qui ont vécu à des époques différentes, que l’on appelle le 1er, le 2° et le 3° Isaïe. Il s’agit ici du 2° Isaïe qui a vécu au VI°s av JC, pendant l’exil à Babylone. Il annonçait aux exilés qu’ils allaient bientôt reprendre le chemin vers Jérusalem après ces longues années d’exil. Jean reprend ces paroles pour annoncer la venue du Messie.
« tout homme verra le salut de Dieu. » Voilà l’annonce de Jean-Baptiste, la bonne nouvelle adressée à chaque homme : Dieu vient nous libérer ! Imaginez les captifs retenus en terre étrangère, chez des païens, loin du Temple … ils ne désirent qu’une chose, revenir en Judée et voilà qu’un prophète leur annonce que leur libération est proche. C’est ce qu’il advient à Noël puisque Dieu vient parmi les hommes pour nous rendre libres. 
Après l’évangile de dimanche dernier qui nous conseillait de rester éveillé pour préparer Noël, cette Parole nous invite à préparer une bonne route pour la venue du Seigneur. La route de notre cœur mérite sûrement quelques aménagements. Nous pouvons chercher avec les enfants quels sont les cailloux qui vont gêner la venue du Seigneur dans notre cœur, et voir comment élargir la route.